Histoire

L’église de Boissy-aux-Cailles est inscrite aux Monuments Historiques depuis 1923.

Elle a été construite dans la période de transition entre l’architecture romane et l’architecture gothique. C’est une période de fort accroissement démographique et une période de relative accalmie qui dès le XIème siècle voit la construction de nombreux édifices religieux, souvent bâtis sur les ruines de temples détruits afin d’imposer le christianisme.

Les rois qui se succèdent au XIIème siècle sont Louis VI, dit (le gros), Louis VII et Philippe Auguste.

Brûlée vers 1365 pendant la guerre de Cent ans (1337/1453), période au cours de laquelle le village fut totalement abandonné pendant 60 ans. Il est dit dans un acte écrit que « tout fut ars* et désolation». Elle fut restaurée sans modification des formes primitives, probablement au cours du XVIème siècle avec l’adjonction d’une Chapelle (dite la Vierge). La voûte du chœur a été reprise entièrement en pierre. Le clocher date du XVII ème siècle.,

*brûlé

LE PATRON DE L’EGLISE SAINT-MARTIN :

Au moyen age, Martin est le Saint le plus populaire en France. Il serait né en 316 en Pannonie ( Hongrie) et enrôlé très jeune par l’armée romaine. Il sert en Italie puis en Gaule.

A la suite de l’épisode du partage de son manteau avec un mendiant, il décide de quitter l’armée et se met au service de l’évêque de Poitiers, le grand Saint Hilaire.

Il fonde le monastère de Ligugé en Poitou puis, en 370, il est élu évêque de Tours et continue de vivre en moine au Monastère de Marmoutier qu’il fonda.

Jusqu’à sa mort, à l’intérieur de son diocèse, mais aussi dans tout l’Ouest de la France actuelle, Martin fait œuvre de missionnaire convertissant les populations, détruisant les temples païens, fondant des églises et des monastères. Il meurt en 397. Cette œuvre lui vaut le surnom d’apôtre des Gaules.

A Boissy-aux-Cailles, la légende raconte que Saint Martin, désireux de fonder une église sur les hauteurs de la commune à Marlanval, prit le sentier rocheux entre les deux villages. En chemin, son cheval buta sur une roche. Il frappa si fort que la trace de son sabot se voit encore sur le rocher. Celui-ci comporte également l’empreinte du pas de Saint Martin. Ce rocher est dénommé depuis « le Pas de Saint-Martin ». Martin fit demi-tour, se reposa et pris la décision construire l’église sur un épaulement de la butte «dite butte de l’église» dominant le bourg.

En France, aujourd’hui encore, plus de 500 communes et près de 4 000 paroisses portent son nom.

A la Saint Martin, les paysans célébraient la venue de l’hiver en faisant ripailles (parfois on tuait le cochon) en allumant de grands feux et en payant leurs dettes, leurs loyers et leurs redevances. Ils devaient payer en volailles et il était d’usage de manger une oie ce jour-là. C’est pourquoi l’oie est parfois l’attribut du saint. La Saint-Martin était un des temps fort du calendrier rural.

EN ABORDANT L’ÉGLISE DE L’EXTÉRIEUR ON DÉCOUVRE:

Une église d’aspect roman avec clocher et chapelle attenants ainsi qu’un vieux cimetière désaffecté en 1935. On peut constater actuellement l’absence de sacristie. Elle fût détruite dans les années 50 du siècle dernier car ruinée faute d’entretien.

L’église mesure 30 m de long, 8 m de large pour la nef et 5 m pour le sanctuaire.

Raccourcie de 2 mètres en 1895 suite à de nombreuses fissures dues au mouvement des rochers sur lesquels elle est bâtie. Ce mouvement résulte de la forte pente du terrain .

FAÇADE NORD/OUEST

Sur le mur du côté gauche de l’entrée du cimetière, est posée une Croix en fer forgé « Mission 2000 ».

L’entrée principale y a été crée en substitution de la porte située en façade Nord. Une ouverture en verre blanc a été crée au dessus avec la date « 1895 » gravée sur la clé de voûte. L’entrée est sans style et de construction simple sans fioriture.

FACADE NORD/EST

Au nord, un porche avec archivoltes partielles à boudins, de style roman sur colonnes monolithiques avec chapiteaux à larges feuilles et arcs (plein cintre) sur voussoirs et clés de voûte, repris en style gothique primitif après la guerre de cent ans et sa destruction. La double porte n’a plus qu’une fonction décorative puisque cette entrée a été condamnée à l’occasion du raccourcissement de 1895. Le seuil pavé est aujourd’hui sous le niveau actuel du sol suite à un remblai de terre, effectué probablement à la même période avec l’élargissement du chemin en pente qui y accède.

Sur cette façade se trouvent 3 petites ouvertures vitrées en verre blanc, situées très en hauteur, que l’on retrouve partiellement en symétrie à ce jour sur la façade opposée.

Le ravalement de la façade en pierres à vue est de 1985.

En bout de nef sur la gauche, on constate une rupture d’alignement avec un décrochement correspondant au chœur. A ce niveau se trouve la porte de petite hauteur et étroite, dite «porte des morts». Elle est également condamnée et son seuil se situe sous le niveau du sol actuel, suite à l’élargissement du chemin et ou les terres d’évacuations y ont été déposées . Dans une église cette porte est située souvent dans le mur nord (le Nord étant le royaume de l’ombre donc des Morts). Cette porte donnait sur le cimetière attenant à l’église. Il existe des contre exemples, des portes se trouvent sur d’autres faces tel que celle de Boissy-aux-Cailles, située à l’est. À l’issue de la cérémonie funèbre, le corps du défunt empruntait ce passage pour être enterrés dans le cimetière attenant. Ce qui est confirmé par l’existence de sépulture tout autour de l’édifice.

Ensuite, on voit deux contreforts  d’art roman répartis autour du sanctuaire ainsi que deux ouvertures dont une en verre blanc et l’autre avec un vitrail non figuratif.

FAÇADE SUD/EST

Sur cette face dans l’arrondi du sanctuaire est positionné un vitrail représentant Saint- Martin. Trois contreforts renforcent la structure de l’abside.

FAÇADE SUD/OUEST

On accède au vieux cimetière par une grille contemporaine.

Passé la grille, on découvre un escalier et une porte en contrebas, accédant également au sanctuaire, porte toujours en service. Dans cet angle se trouvait la sacristie, adossée à la tour d’accès au clocher et également à l’abside. Elle fut détruite dans les années 50 du siècle dernier, car ruinée faute d’entretien.

En suivant, une tour de forme arrondie en saillie de la construction du clocher abrite l’escalier à vis donnant accès à la sous toiture, à la charpente de la nef et la cloche.

CLOCHER

Le clocher est carré, il date du 17°siècle. Il est également construit en saillie du corps de l’église, surmonté d’un toit à deux versants. On peut voir que la partie haute de la construction comportait deux niveaux avec quatre ouvertures d’architecture romane sur deux faces opposées au deuxième niveau. Au premier niveau une ouverture par face soit quatre ouvertures également d’art roman. A ce jour, sur les seules ouvertures à abat-sons du premier niveau subsistent. Les ouvertures du niveau supérieur ont été murées et le toit peut-être rabaissé, sans pouvoir dater les travaux.

CHAPELLE DE LA VIERGE

Au- delà en poursuivant, apparaît en saillie une petite chapelle latérale, construite au 16° siècle dite  » chapelle de la vierge » , comportant une ouverture d’art roman, avec un vitrail non figuratif, situé plus bas que ceux de la façade.

Le ravalement de la nef en chaux est daté par une inscription mentionnant le nom du maçon (Gillet) et la date des travaux (1809). Ceci est confirmé par les écrits sur les registres du conseil municipal de l’époque.

EN PÉNÉTRANT DANS L’ÉGLISE ON DÉCOUVRE :

LA NEF

Elle est sombre et humide, du fait d’une mauvaise circulation de l’air provoquée par la pose au 20° siècle d’un enduit en ciment. Revêtement inadapté qui empêche l’asséchement des murs, ce qui a favorisé le développement de moisissures.

Elle est longue de 17m et d’une hauteur sous plafond de 6 mètres. Un faux-plafond en lambris a été posé 1955, la charpente est masquée. Sur les murs restent d’anciens sabots d’accrochages de poutres . Ce qui laisse supposer des modifications ou remaniements entre autre après l’incendie la guerre de cent ans.

Un sol d’ anciennes tomettes en terre cuite rouges hexagonales sous les bancs et carrées dans le passage, en approchant du chœur, on trouve des dalles en pierre, mais dont on ignore la date de leur de pose. Deux grandes dalles sont ornées de croix de l’Ordre des Templiers. Ce sont certainement des pierres tombales. Elles pourraient provenir de la commanderie des templiers située à deux kilomètres au lieu dit de  » Fourche ».

A gauche en entrant, un petit bénitier en pierre taillée repose sur une colonnette également en pierre.

A coté, sur le mur sont accrochées trois croix de l’ancien cimetière.

En hauteur et pourtour, six ouvertures vitrées en verre blanc, une ouverture condamnée suite à la construction de la Chapelle et une crée vers 1930 au-dessus des fonds baptismaux.

LES FONDS BAPTISMAUX

Ils sont situés dans la partie la plus sombre de la nef, à la droite de l’entrée historique, ce qui correspond à l’idée que le nouveau baptisé sort de l’ombre pour aller vers la lumière. D’art roman, ils sont de forme ovoïde, taillés dans un seul bloc de pierre. L’ensemble est peint de deux couleurs différentes. L’intérieur de la cuve est revêtu d’une feuille de plomb avec une séparation et un écoulement. Nous ignorons la date ce dispositif en plomb. Il subsiste les traces de l’emplacement des ferrures d’un couvercle disparu.

LA CHAPELLE DE LA VIERGE

On y accède sur la droite par une petite grille basse et portillon en fer forgé. Le sol en tomettes est surélevé. Au seuil on retrouve une dalle sur laquelle est gravée une croix de Templiers. Le plafond est une voûte en croisées d’ogives de style gothique avec une clé de voûte représentant une croix peinte en bleu. Sur les murs et piliers subsistent des traces de peintures anciennes.

Sur le mur du fond se trouve un autel en bois ouvragé avec colonnettes et tabernacle, l’ensemble est vernis façon faux bois du 20°siècle. Il est posé sur ce dernier, une sculpture en plâtre, d’une Vierge à l’enfant. Au dessus, un vitrail comportant une étoile (pentagramme inversé), non daté.

LA PISCINE

Celle-ci est liée au rituel de purification, elle est nommée aussi lavabo. À l’origine, la piscine avait un aspect hygiénique. Les fidèles pendant l’offertoire pouvaient venir en procession déposer des offrandes (toutes sortes d’aliments, de bougies, de l’argent etc.) devant l’autel, ces dons étaient destinés au prêtre et aux plus démunis. Il y avait dans ces offrandes le pain et le vin de l’eucharistie. Le prêtre devait se laver les mains et les purifier après avoir touché les offrandes qui venaient surtout de la terre. Au 9e siècle, le rite du lavabo devient un geste spiritualisé avec pour symbole la purification intérieure du prêtre. Il y jetais l’eau ou le vin eucharistique qui n’avait pas été utilisé.

Celle-ci est placée juste à coté de la chaire et comprend deux cuves taillées dans la pierre , une de forme arrondie et une rectangulaire. Un lavabo pour les mains sales et un pour les mains propres. Cet équipement est d’origine.

LE MOBILIER

Les bancs datent du 19° et 20°siècle. Ils sont en cours de restauration.

Côté droit, un confessionnal en bois du 19°siècle.

Côté gauche, un tableau du 19° siècle représentant la résurrection de la fille de Jaïre. En vis-à-vis, un tableau du 19° représentant une adoration des bergers. Tableau très dégradé et de facture médiocre.

De chaque côté des murs de la nef, se déroule le Chemin de Croix en plâtre, l’entourage est peint de couleur brun foncé et de liserés dorés. Les scènes sont peintes en blanc ivoire. Il comporte quatorze stations, l’ensemble est daté du 19° siècle .

La chaire en bois, est en mauvais état. On ignore sa date de construction. Dans la chaire était accroché jusqu’en 2018, un Christ en bronze sans croix et dans une posture inhabituelle. Cette œuvre de Joseph Ehardy a été offerte en 1990 par Mme Fauconnier, ancienne maire du village. Six sculptures identiques à celle-ci existent dans le monde : au Vatican offert à Jean-Paul Premier, à Périgueux dans la cathédrale Saint Front, à Saint-Sulpice à Paris, au cimetière de Montmartre sur la tombe du petit-fils de Gustave Eiffel, au cimetière d’Issy-les-Moulineaux sur la tombe de René Capelli, au CHU Ste Catherine Lendhoven au Pays-Bas.

Cette œuvre est aujourd’hui mise à l’abri du vol, en attente de la restauration et mise en sécurité de l’église.

LE CHOEUR

On quitte la nef où se tiennent les profanes pour rentrer dans le chœur et l’abside(partie arrondie de l’édifice), réservés aux religieux. Dans l’abside se situait le sanctuaire où officiait le prêtre. Il est séparé du chœur par une petite grille basse en fer forgé sur un sol surélevé. Jusque dans les années 1960, un autel en bois s’y trouvait. Nous n’avons trouvé à ce jour, aucune description, ni photo de celui-ci. Le sol du chœur et constitué d’un dallage en pierre et l’abside en tomettes .

Le chœur est moins large que la nef. La construction est voulue plus resserrée car dans la liturgie de l époque romane, le chœur est sombre et mystérieux. Le prêtre y préside l ‘office, dos au peuple. A partir du 13°siècle, la liturgie est modifiée, le prêtre fait face aux fidèles. Il n’est plus situé dans l’abside mais dans le chœur.

A l’entrée du chœur, de part et d’autre sur les piliers de la voûte, se trouve scellé un support de bannière. Il semblerait qu’autrefois, le chœur était séparé de la nef par une grille (trace de ferrures sur les piliers).

Le plafond du chœur est formé d’une croisée d’ogives de style gothique du 16° siècle, reposant sur des colonnes, suite à sa reconstruction après la guerre de cent ans . Sur sa gauche, 3 arcatures en plein cintre d’art roman. Du côté droit, seulement une arcature. Le sol a été rabaissé. On ne connaît pas l’époque de cette modification. Les socles se trouvent déstabilisés. Sur ceux-ci reposent des petites colonnettes. Les chapiteaux sont décorés de feuilles à crochets. L’ensemble a été repeint au début du 20°et recouvre d’anciennes peintures colorées du 18° ou 19° siècle, dont des croix de consécration.

Une seule ouverture en verre blanc en face nord/est.

Des boiseries murales ont été posées au 20° siècle, masquant l’ancien revêtement en chaux peint où l’on peut voir sur la partie démontée, des graffitis et les traces des anciennes peintures. Ces boiseries cachent en partie Nord/Est, la porte des morts.

L’ABSIDE

Séparée du chœur par un arc, elle est en demi-cintre surmontée d’une voûte avec retombée repeinte au 20°siècle, comme le chœur. Le nouveau revêtement cache d’anciennes fresques et décors du 18°ou 19°siècle . Certaines parties sont encore visibles. Des boiseries murales ont été également posées au 20° siècle. Elles sont aujourd’hui fortement dégradées. Trois ouvertures dont un vitrail représentant Saint-Martin dans sa stature d’évêque, daté de 1865 et deux vitraux décoratifs non figuratifs de la fin du 19°siècle.

En partie Sud/Ouest, la porte de l’ancienne sacristie donne aujourd’hui dans le cimetière désaffecté. Une représentation de la Vierge en plâtre peint, est posée sur une colonnette en bois. Cette pièce a été offerte par Madame VACHER née GAURAT au début du 20° siècle. En vis-à-vis,une Sainte Thérèse en plâtre. Entre les deux, au centre un Christ en plâtre sur une croix en bois .

LE BAS COTE

A la droite du chœur, on y accède par une première porte située au niveau des boiseries (partie probablement ouverte à l’origine et fermée par une grille basse). Il est séparé du chœur par un arc et le plafond est formé d’une croisée d’ogives de style gothique.

Accroché au mur, on peut voir le meuble très dégradé dans lequel se rangeait la bannière de Saint-Martin.

C’est dans cet espace que l’on sonne la cloche.

L’accès aux deux niveaux supérieurs se fait derrière une petite porte où se trouve un escalier en colimaçon, en pierre taillée, très étroit, à peine éclairé sur sa hauteur par 4 meurtrières.

L’escalier à vis mène à une première plate-forme percée de trois trous correspondants aux passages de cordes. Ce qui laisse supposer qu’il pouvait y avoir plusieurs cloches à une certaine époque. De cette même plateforme, on accède à la charpente de la nef et du chœur sous une toiture abîmée.

LA CLOCHE

Au deuxième étage, d’accès encore plus risqué, on découvre la cloche du 18°siècle dénommée Louise Emilie et datée précisément de 1733. Cloche classée aux monuments historiques au titre des objets en 1994. Cloche suspendue sur un berceau en bois.

on peut lire sur celle-ci :

« L’AN 1733 AU NOM DE DIEU J’A Y ESTE NOM(m) EE LOUISE EMILIE

PAR ILLUSTRISSIME ET REVERENDISSIME MONSEIGNEUR J.J LANGUET, (1)

ARCHEVEQUE DE SENS ? PRIMAT DES GAULES ET DE GERMANIE,

ET PAR HAUTE ET PUISSANTE DAME LOUISE EMILIE DE LA TOUR D’AUVERGNE, (2)

ABBESSE DE L’ABBAYE ROYALE DE N(otre)-DAME DE MONTMARTRE ? DAME DE BOISSY, ETC .

Mre PIERRE OLLIVIER, CURE.

LOUIS THLIVON(?) ET FRANCOIS DU SAULT, MARGUILLIERS. (3)

JEAN MICHEL  . (4)

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Ornements de la cloche : un Christ en croix avec Madeleine ; la Vierge à l’enfant ; un évêque en chape, mitre en tête et crosse en main. A côté du Christ, un écusson portant une cloche et autour : JEAN JAQUOT

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(1) Jean-Joseph Languet de Gergy, né à DIJON le 25 août 1677, mort à Sens le 11 mai 1753, homme d’Église et théologien. Il a été Evêque de Soissons, évêque de Sens et aussi un anti-janséniste* notoire, réputé ambitieux.

*Personne qui fait preuve d’une rigueur excessive dans ses idées

Louis XIV le fait nommer aumônier de la Dauphine. Il est également vicaire général d’AUTUN.

Informateur puis conseiller auprès du Cardinal de Fleury après s’être écarté de l’Archevêque de Paris (Louis de Noailles).

Puis nommé Evêque de Soissons en 1715. Il est élu membre de l’Académie Française en 1721. Abbé à L’abbaye de Saint-Just en Chaussée au diocèse de Beauvais en 1723 et de notre Dame de Coatmalouen en 1729. Archevêque de Sens en 1730. Conseiller d’état en 1747, supérieur de la Maison et du Collège de Navarre, il réunit Notre Dame les Provins à l’abbaye de la Joie les Nemours en 1751.

Il est en outre mêlé à plusieurs controverses politico-religieuses et se fait remarquer autant par la quantité que par l’agressivité de ses pamphlets. Il appartient au « parti des dévots » contre les philosophes des Lumières et se bat avec force contre les candidatures de Montesquieu et de Voltaire à l’Académie.

(2) Louise-Émilie de la Tour d’Auvergne

Elle est née en 1667 et décédée en 1737 à Paris. Elle est une religieuse française très instruite. Fille de Fréderic Maurice de la Tour d’Auvergne, comte d’Auvergne. Elle est également membre de la maison de la Tour d’Auvergne comme son père.

Elle est l’ abbesse de Saint-Rémy de Villers Cotterêts, puis abbesse de  » Mont-Martre les Paris » de 1727 à 1735. Malade, elle démissionne. Catherine de la Rochefoucault lui succède.

(3)Le marguillier

A l’origine, il est la personne  qui tient un registre ou un rôle. Officier de la religion chrétienne ( celle-ci est sensible à la pauvreté christique), il inscrivait les pauvres de l’église sur le registre dit d’aumône . Il existait dans chaque paroisse, un marguillier . Il aidait le sacristain dans cette tâche.

À partir du13°siècle, le marguillier membre du conseil de fabriques* est un laïc qui est chargé de la construction et de l’entretien de l’église, de l’administration des biens de la paroisse (terres, locations de terres, écoles, rentes et impôts).

Il veille aussi au bon entretien des bâtiments. Il tient le registre de la paroisse et prépare les dossiers qui sont présentés au conseil de fabriques.

*Ce sont des administrateurs désignés aussi par les termes de marguilliers ou de fabriciens. Ensemble de  décideurs, clercs et laïcs, nommés pour assurer l’administration, recettes et revenus nécessaires à la construction puis l’entretien des édifices religieux et du mobilier de la paroisse.

(4) Fondeur

La cloche provient du village de Breuvannes en Bassigny qui aurait compté jusqu’à 173 fondeurs et déjà haut lieu de fonderie au XVII siècle (Source « Les fondeurs de cloches de Breuvannes » Tchorski).

Jean Jacquot est né aux environs de 1694 et décédé à Breuvannes le 2 mai 1762. Son acte de naissance n’a pas été retrouvé.

Il est identifié sous différents noms ce qui est un casse-tête pour les campanologues*. , il est aussi connu sous les noms : JACO Jean, JACOB Jean, DEMARTIN Jean Jaco, Jacqot, Jaco Ian etc. Henry Ronot( auteur du livre les fondeurs de cloches du Bassigny aux éditions Faton) le relève sous le nom JACQUOT Jean. Il précise en note de bas de page, qu’en 1744, il se met à signer JACOB.

*La campanologie est l’étude des cloches, clochettes et carillons, ainsi que l’étude du répertoire musical, des usages et traditions qui y sont aussi associés.

Les cloches de Jean Jacquot nous sont peu connues, vu la faible production. Le style est sans trop de raffinement mais démontre une envie de créer un objet esthétique : jolie frise etc. Son orthographe est approximative. Ce qui fait penser que Jean Jacquot était partiellement illettré.

Les cloches qui lui sont connues: Recib Ath (1697), Ath (1717), Beloeil (1701). En France (Recif) : Kernouès (1759), Lanrivoaré (1748), Plougastel-Daoulas (1756), Plougonven (1756), Plounéour-Tréz (1748, avec DECHARME François), Plounéour-Tréz (1758, idem), Poullaouen (17..), Saint-Benoit-sur-Loire (1764, 2CL, avec MICHEL Jean), Boissy-aux-Cailles (1733), Garlan (1760), Laz (près de Chateauneuf du Faou, 1771), Saint-Thegonnec (1769), Saint-Pierre de Guiclan (1771).

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BANNIERE

La bannière en tissu brodé avec liseré frangé doré, présente au recto, en son centre, un médaillon, sur lequel est peint Saint- Martin partageant son manteau avec un pauvre. Au verso, on y trouve les initiales SM.

Cette bannière est daté du 19°siècle, suite au passage de la commission des objets d’art sacré en 2017.

Celle-ci est très usagée et dégradée, suite au long séjour dans l’ église très humide.

Restaurée en 2018 et 2019, elle est désormais mise à l’abri dans une armoire vitrée en attendant son retour dans de bonnes conditions après la restauration de l’église.

ÉLÉMENTS DISPARUS 

L’Autel en bois situé historiquement dans l’abside, démoli au 20°siècle , ainsi que les stalles* dans les années1960.

*Sièges en bois situés dans le chœur et réservés aux religieux.

Au début du 20°siècle, un tableau donné par les religieuses de l’abbaye de Montmartre en 1784 représentant Saint-Denis et Saint Paul convertissant Denis l’Aéropagite, (cf.doc in…)

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

En 1113, création de l’abbaye de Saint Victor de Paris. Le roi Louis VI dit Legros donne les terres royales de Boissy à cet ordre. Puis en 1134, création de l’abbaye royale de Montmartre. A cette occasion le roi redonne ces terres, aux abbesses de Montmartre.

Un écrit daté de 1216, atteste qu’il existe une paroisse dans le village (donc une église).

On ne sait pas à ce jour qui a construit l’église, les moines, les abbesses ou autre?

(cf. doc in Recueil des chartes de l’abbaye de Montmartre, ed. Edouard de Barthélémy, Paris, 1883).